<Avertissement: les saynètes rapportées sont fictives>
Scène observée à la machine à café entre 2 personnes :
– J’ai pas du tout compris ta réaction d’hier.
– Ma réaction, elle a été simple, je me suis retrouvée dans une position très inconfortable : je devais présenter durant la réunion et ça n’a pas pu se faire. Je me suis dit : tiens, c’est toujours moi qui passe derrière les autres. Je l’ai donc dit.
– Mais tu vois, là, depuis qu’on a fusionné avec l’équipe de l’autre site, ce que j’entends aussi, c’est que t’as changé de comportement.
(L’interlocutrice montre sa surprise)
– Ça sort d’où ça ?
– Non, mais je préfère te le dire.
– Qui dit ça ?
– J’peux pas, j’peux pas te dire qui me l’a dit, c’est juste que tu te sens beaucoup plus en confiance et t’as raison. Au vu de la réorg, c’est encore un peu notre équipe contre eux. Mais juste, fais attention, y’a plusieurs personnes qui sont venues me voir en disant…
– C’est quoi cette histoire ?
– …en me disant que t’as un comportement différent : t’es un peu plus pète-sec, t’es un peu plus, voilà…J’te dis qu’il y a d’autres facettes de toi qu’on découvre et j’te dis juste : fais attention à la manière dont tu t’exprimes et comment tu exprimes ton mécontentement.
– Non, mais il faut me dire…qui dit ça ? Tu me dis, les gens disent que j’ai changé, donc c’est forcément des gens de notre équipe qui se plaignent ?
– Ben oui.
(…)
S’en suit une période de doute chez cette personne, de questionnements, voir de paranoïa envers les membres de sa propre équipe.
Vu de l’extérieur, on peut se demander quel était le but de l’interlocutrice dans ce qui apparaît clairement comme un jeu de pouvoir à effets multiples.
Comment la personne qui “subit” ce dialogue peut-elle ne pas se laisser enfermer dans la “toile” que tisse l’autre ? Comment peut-elle conserver sa liberté d’action ?
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